<< Précédent | | Khalil Gibran et la St Valentin | | Suivant >> |
---|
Et qu'en est-il du Mariage, maître? Et il répondit en disant: Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours. Vous serez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours. Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu. Mais laissez l'espace entrer au sein de votre union. Et que les vents du ciel dansent entre vous. Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une chaîne. Laissez-le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes. Emplissez chacun la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même coupe. Donnez à l'autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche. Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul. De même que les cordes du luth sont seules pendant qu'elles vibrent de la même harmonie. Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre. Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs. Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus: Car les piliers du temple se tiennent à distance, Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre.» – Khalil Gibran, Le prophète | ||
![]() Au fond, Gibran ou Khayyam, c'est comme le choix de la pilule bleue ou rouge dans Matrix. Il est de fait que si on choisit le rêve plein d'espérance avec Gibran, on est plus heureux qu'avec le désespoir lucide de Khayyam. Le choix n'est pas simple. Celui-ci non plus, qui est du même ordre. Clough, poète qui mériterait d'être connu, traduit, adapté dans notre langue et qui y inspirerait aujourd'hui bien du monde... | ||
| ||
J'ai traduit dans le temps un autre poème de Clough, How it is pleasant to have money, mais je ne me suis jamais risqué à celui-ci. Si je trouve du courage et l'esprit qu'il faut pour ne pas le trahir, un de ces jours, pourquoi pas ? | ||
| ||
Page 1 | ||
<< Précédent | | Khalil Gibran et la St Valentin | | Suivant >> |
---|