djenie à l'idée - 3130878  Publié le 20/08/2021 à 14:31  nous glissions le plus possible nos pas sur ce revêtement pavé qui ne permettait pas de tourner avec légèreté. Ce brin de griserie, nostalgie des parquets d'avant covid, manquait à tout le monde, mais nous ne boudions pas notre plaisir pour autant. Cette résurrection sans doute provisoire, nous la respirions à pleins poumons, et la sueur de nos anciennes soirées coulait à nouveau sur nos visages.... sourires complices, regards curieux envers les variantes d'autrui...quelques jupes et robes frémissaient, ondulaient, tournoyaient en cadence portées par les mélodies dont la teneur évoluait entre tristesse et joie débridée . Les privés de passe sanitaire nous observaient derrière les grilles comme au zoo. Surtout les touristes qui en mal de grande chaleur s'appliquaient à vivre pleinement leurs soirées. Nous décidons de "faire" un petit cercle pour bien "envoyer" une ronde rapide. Nous étions quatre, mais par un prompt renfort notre nombre doubla soudain... quatre jeunes dont une jeune fille. Nous les mettons en garde sur la relative difficulté de la chorégraphie fut elle populaire. Ils insistent et veulent "essayer". Et c'est parti ! au début les lents avance/recule ne les troublent pas trop, puis le rythme s'accélère et nous voilà avec quatre personnes qui s'évertuent à rester dans le rythme et les bons pas, et...les "quatre autres" L'image qui me vient c'est dans le titre: des éléphanteaux dans un magasin de porcelaine ! mais leur jeunes jambes a défaut de suivre le rythme ne nous gênent pas ou presque pas...ils trottent latéralement contrôlés à leurs deux extrémités par les anciens... c'est dissymétrique, bordélique mais très marrant. ainsi va le Partage des générations...si rare aujourd'hui. A un moment donné leur application et leur bonne volonté font accoucher un: "mais ils ne sont pas si mauvais que ça" Ils sourient de contentement et la danse se termine presque en harmonie... On discute, comme pour sceller ce partage , cet espace de temps arraché à nos différences. Leur insistance s'explique, ils sont bretons aussi et même si leur répertoire local est différent du nôtre ils n'étaient pas perdus au point de se dégonfler et de se priver de leur "charge éléphantesque" Encouragé par notre bienveillance, l'un deux va même inviter une ancienne de notre ronde pour une danse à deux... Soir d'été à peine né et déjà disparu... flons flons éteints et grilles du zoo enlevées.
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