je m'essouffle depuis tant de mois... j'ai donc consulté mon médeçin, qui a douté de ma bonne foi, l'auscultation ne révélant rien… a quand remontent ces symptômes ? ah docteur c'est tout un poeme. je pense à un vieux syndrome, un mal très ancien qu'on referme en soi, sans qu'on puisse le guérir. c'est comme une épine au creux du cœur qui saigne et qui me fait souffrir. un mal d'amour sourit mon docteur ? existe-t-il un médicament, pouvez vous faire quelque chose, est on malade d'un sentiment ? pour vous, point de pilules roses. on guérit de l"épine, ma foi, en humant longuement d'autres fleurs, ou bien en acceptant son trépas. c'est une si belle épine docteur, les autres fleurs n'ont pas son parfum, et aucune autre n'a sa couleur elle est vraiment aimable en tout point elle n'est croyez moi que du bonheur. c'est une jeune épine voyez vous, et mon pauvre cœur semble si vieux j'ai parfois l'impression d'être fou, de rêver encore au merveilleux vertige de l'éblouissement quand sa piqûre dans mes veines, fouettait mon âme de son printemps. oh docteur comme j'ai de la peine, que vous ne puissiez pas me guérir… il y a bien une solution, révéla l'aimable praticien. seul l'amour peut ôter son poison de l'épine, qu'il n'en reste rien. priez que son amour se fiche ailleurs. ainsi seule une cicatrice restera de l'ancienne douleur. certes docteur, mais cette douleur, une fois guérie deviendra-t-elle un manque immense, sans saveur ? car je rêve au sein de ses ailes, et sans rêves je ne suis plus rien, pour moi même et pour les autres. Hochant le chef, le vieux médeçin me dit; vous êtes un drôle d'apôtre. prenez garde aux maléfices de ces amours impossibles tirez leçon de ce sacrifice, choisissez des amours plausibles. voilà, vous ne m'y reprendrez plus, la prochaine fois ce sera payant. Et dans la froidure il disparut, inutile et bien incompétent
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