![]() Le gratuit de la rencontre Mot de passe oublié ? Créer une nouvelle annonce | La chlamydiose génitale au CanadaAu Canada, la chlamydiose génitale (infection à Chlamydia trachomatis) est une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale depuis 1990 et est devenue la maladie transmise sexuellement (MTS) d'origine bactérienne la plus répandue. Maladie évitable et traitable, la chlamydiose génitale continue d'être fréquemment signalée au Canada : en 1997, le taux de chlamydiose (112,7/100 000) dépassait de plus de 7 fois le taux national de gonorrhée1 (14,9/100 000) - bien que le nombre de cas signalés ait diminué depuis 1991 pour les deux sexes2.
![]() Source : Bureau du VIH/sida, des MTS et de la tuberculose, LLCM, Santé Canada, Mai 1999.
![]() Source : Bureau du VIH/sida, des MTS et de la tuberculose, LLCM, Santé Canada, Mai 1999.
Répartition géographique des cas déclarés de chlamydiose génitale au Canada (figure 3).
![]() Source : Bureau du VIH/sida, des MTS et de la tuberculose, LLCM, Santé Canada, Mai 1999.
Enjeux de la lutte contre la chlamydiose Le taux disproportionné d'incidence de la chlamydiose chez les jeunes femmes au Canada constitue une grande source de préoccupation, compte tenu du fait qu'on estime qu'environ 70 % des cas de chlamydiose chez les femmes sont asymptomatiques et, qu'en grande partie ces infections sont non diagnostiquées5. Une infection à Chlamydia trachomatis non traitée peut entraîner une atteinte inflammatoire pelvienne (AIP), une grossesse ectopique ou l'infertilité. Le ratio élevé femme:homme parmi le groupe des 15 à 19 ans, suggère que même si un grand nombre de cas chez les femmes ne sont pas signalés aux autorités sanitaires, il est probable que ce nombre soit encore plus élevé chez les hommes. De nouvelles techniques non invasives (p. ex. tests urinaires) de détection de chlamydia devraient accroître le nombre de tests effectués, en éliminant l'inconfort associé à l'écouvillonnage, en particulier pour les hommes. En outre, les échantillons d'urine de la première miction sont plus faciles à prélever par le médecin qu'un prélèvement urétral par écouvillonnage et un plus grand nombre d'échantillons peuvent être prélevés en moins de temps qu'auparavant. La Colombie-Britannique a indiqué qu'en 1998, le recours à ces nouvelles techniques a permis d'accroître de 25 % le nombre de tests effectués6. Une augmentation du nombre de tests de dépistage devrait entraîner une hausse du nombre de nouveaux cas détectés. Une étude récente effectuée au Manitoba7 a examiné les tendances de l'incidence de la chlamydiose à Winnipeg à l'aide du modèle de topologie dynamique des maladies transmises sexuellement mis au point par Wasserheit et Aral (1996)8. Ce modèle suggere que la chlamydiose a repondu aux programmes de lutte contre la maladie et qu'elle est maintenant concentrée dans des groupes urbains de «noyaux de transmetteurs» [core groups] i.e. des groupes qui se caractérisent par une multiplicité de partenaires et une situation socio-économique généralement défavorisée. Cette évolution a un retentissement sur les nouvelles stratégies de lutte contre cette maladie. Ces stratégies pourraient cibler les populations marginalisées des zones urbaines et intégrer, peut-être, des techniques de recherche de réseaux sociaux dans les efforts d'identification des partenaires sexuels. De plus, le nouveau traitement recommandé comportant l'administration d'une seule dose d'azithromycine par voie orale devrait accroître l'observance thérapeutique dans ces groupes qui, dans le passé, ont eu moins tendance à respecter leur traitement. La chlamydiose représente un important problème spécialement chez les jeunes. Cela est d'autant plus important, que le fait d'avoir une MTS favorise la transmission et l'aqcuisition de l'infection à VIH9-15. Références
1. Division de la prévention et du contrôle des MTS, Bureau du VIH/Sida, des MTS et de la tuberculose, Laboratoire
de lutte contre la maladie, Santé Canada, Statistiques non publiées, 1999
2. Health Canada. Sexually Transmitted Diseases in Canada: 1996 Surveillance Report (with Preliminary 1997 Data).
Division of STD Prevention & Control, Bureau of HIV/AIDS, STD & tuberculose, Laboratory Centre for Disease
Control, Health Canada. 1999.
3. Division de la prévention et du contrôle des MTS, Bureau du VIH/Sida, des MTS et de la tuberculose, Laboratoire
de lutte contre la maladie, Santé Canada, Objectifs nationaux en matière de prévention et de contrôle des maladies
transmises sexuellement au Canada, RMTC 1997, 23S6.
4. Gully PR, Rwetsiba DK. L'infection à Chlamydia au Canada. RMTC 1991;17-51:282-291.
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reproduction, Ottawa, ministre des Approvisionnements et Services Canada, 1993, 29-76.
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Strategy Meeting, February 25-26, 1999, Ottawa, Canada.
7. Blanchard JF, Moses S, Greenaway C, Orr P, Hammond GW, Brunham RC. The evolving epidemiology of
chlamydial and gonococcal infections in response to control programs in Winnipeg, Canada. Am J Public Health
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prevention strategies. J Infect Dis. 1996;174(suppl 2):S201-S213.
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Laboratory Centre for Disease Control, Health Canada, 1999.
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disease. A prospective study. Ann Int Med 1993;119:1181-1186.
* Les corrections à la version Web paraissent en rouge - à partir du 9 septembre 1999, «Les taux d'infection chez les femmes dépassaient ceux des hommes dans tous les groupes d'âge, l'écart étant le plus marqué dans le groupe des 10 à 14 ans (1:22, ratio homme:femme)» devient «Les taux d'infection chez les femmes dépassaient ceux des hommes dans tous les groupes d'âge, l'écart étant le plus marqué dans le groupe des 10 à 14 ans (1:7.5, ratio homme:femme)».
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